Amilure

Les amis de la montagne de Lure

Un membre actif d’Amilure, Richard Fay, nous fait part de son désarroi face aux manifestations culturelles énergivores d’une commune ayant sacrifié son agriculture à la production photovoltaïque.

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La commune des Mées est fière d’afficher sur son site Web une centrale solaire de 200 ha – une centrale qui remplace terres agricoles et agriculteur. Elle se félicite aussi de l’illumination nocturne des Pénitents, cette falaise par ailleurs remarquable.

Elle atteindra un nouveau sommet le 14 août prochain avec une vidéo projetée sur ces mêmes rochers : une création baptisée « Lumières des Mées ».

On me dira qu’une projection vidéolaser consomme peu d’électricité, et puis c’est de l’art, de la culture. Certes. Mais c’est trop de folie. Je m’explique.

Je laisse de côté la réclamation justifiée des noctambules habitant le lieu, oiseaux, mammifères et insectes, et je vous propose d’examiner les partenaires de la fête.

Le Département 04, le Géoparc de Haute Provence, le Cairn foyer d’art contemporain, sont partenaires de la manifestation. L’Europe et la Région financent la projection à travers le FEADER, le fonds européen agricole pour le développement rural. Le FEADER est l’autre pilier de la Politique agricole commune, celui consacré au développement rural, le plus connu étant celui du soutien aux revenus agricoles.

Faut-il traduire ? Voilà des acteurs publics unis pour créer une consommation électrique nouvelle et fortement médiatique, alors qu’on demande à chacun des écogestes. Voilà donc des acteurs publics qui perpétuent un récit national valorisant les dépenses énergétiques, qui plus est sur un budget destiné à l’agriculture (de l’argent public), ça fait sens au pays menacé par les centrales photovoltaïques au sol.

Alors, je suis effaré, j’y lis le symbole du monde d’avant, d’avant la crise énergétique, d’avant la connaissance de la surconsommation de la planète, d’avant le réchauffement. Le 14 août aux Mées, ce sera tout le contraire d’un récit de sobriété qui sera diffusé.

Richard Fay, le 27 juillet 2023 à Saint-Etienne-les-Orgues

Humeur : l’antiécologie des Mées

3 commentaires sur “Humeur : l’antiécologie des Mées

  1. Je partage votre souci mais pas la méthode. Il faut élargir la focale en posant d’abord la question générale des activités humaines non vitales, les classer par rapport à leur degré de nocivité écocide, sans négliger le consensus délibératoire, argumenté, avant toute restriction ou suppression car le plaisir de vivre est fondamental, à bon escient (dénonçons les plus riches et cessons d’insulter les pauvres avec l’injonction générale de réduire la consommation).

    Quid du consensus aux Mées ? Dites-nous, Richard Fay, s’il y a eu concertation citoyenne.

    1. bonjour JMB,
      J’ignore s’il y a eu une concertation citoyenne sur cet évènement, sans doute pas, mais je ne doute pas que le dossier a respecté les procédures administratives. A noter, à propos du plaisir de vivre la culture, que cette projection a été vivement critiquée sur le contenu : vendue comme un son et lumière, une actualisation du feu d’artifice, la projection était en fait une œuvre d’artiste, incitant à la réflexion sur le temps, intimiste, plus adaptée à la carrière des Baux par exemple.
      Merci de ton commentaire, oui les standards de consommation des pays et des gens riches impactent très fort l’environnement, mais je doute que cette grille de lecture suffise à protéger la planète.
      amicalement, rf

  2. Les éclairages nocturnes sont nuisibles pour l’environnement et le porte-monnaie, pour la commune des Mées un détail puisqu’elle a sacrifié des hectares de terrain pour accueillir une abominable centrale photovoltaïque!! Que fait-elle de “LA SOBRIETE ENERGETIQUE”. La nuit c’est fait pour dormir et ne pas embêter toutes les ” bébêtes” qui sont hébergées dans cette magnifique falaise qui défile vers Malijaï, l’éclairage naturel de l’aurore ou du coucher du soleil est suffisant pour la mettre en valeur. Merci Richard, je me joins à ton désarroi. Denise

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