Chers adhérentes et adhérents, sympathisantes et sympathisants,
A l’approche de notre Assemblée générale, pour laquelle vous serez convoqué (comme membre) ou invité (comme sympathisant), nous faisons le bilan de l’année précédente et en profitons pour rappeler l’importance critique de notre action et l’impossibilité d’agir sans votre soutien. Une nouvelle victoire (sur Engie Green en appel) a encore démontré l’utilité des combats que nous menons grâce à vous mais, comme on le sait, une bataille n’est pas la guerre et celle-ci fait rage. Le combat d’Amilure pour défendre votre territoire et votre patrimoine a encore besoin de vous.
Si vous êtes déjà adhérent, nous vous invitons donc à renouveler rapidement votre adhésion. Si vous ne l’êtes pas encore c’est le moment de nous rejoindre. Si vous êtes à jour vous pouvez aussi choisir de contribuer par un don supplémentaire à nos charges financières, qui se sont alourdies cette année – et dans tous les cas, vous pouvez partager cet appel autour de vous.
A quoi sert Amilure ?
La vocation première d’Amilure est de défendre de la montagne de Lure et le plateau d’Albion contre les incursions industrielles qui menacent nos patrimoines naturel et culturel. Cette position est bien résumée dans un texte qu’on relira avec profit sur le territoire, qui dit entre autres :
Nous parlons ici d’un affrontement primordial, celui dont l’enjeu premier est la terre et ce qu’elle enfante : la forêt, la lande, le champ, la montagne, le paysage. […] Une ligne de résistance plus ou moins perméable se dresse naturellement sur les contours du territoire, là où l’on attend les assiégeants pour expliquer, négocier, refuser pacifiquement les opérations qui porteraient atteinte à la terre. Mais l’on sait de quel côté penche le plus souvent la raison, et nous ne sommes pas les plus forts.
Par contre, nous ne sommes peut-être pas non plus les moins convaincus, ni les moins acharnés.
L’an dernier nous rappelions notre mode de fonctionnement et nos positions pour clarifier certaines décisions difficiles auxquelles nous étions confrontés. Cependant le contexte évolue et nous devons nous y adapter…
Nous faisons ici l’inventaire de nos dernières actions, pour aborder ensuite nos perspectives renouvelées par l’actualité énergétique et politique.
Que s’est-il passé cette année ?
Depuis notre dernière Assemblée générale :
- dans la foulée de l’AG, où une table ronde regroupait les collectifs et associations de plusieurs communes de Lure confrontée à l’assaut industriel, nous avons formé un intercollectif qui a donné une première tribune sur Mediapart et une autre bientôt relayée sur HPI ;
- la saga Boralex à Cruis a évidemment continué : le pourvoi en cassation de l’opérateur, daté de fin juillet, n’a toujours pas été jugé admissible au Conseil d’Etat ; le Préfet a mis Boralex en demeure de régulariser sa situation suite au rejet de sa dérogation espèces protégées ; cette inévitable mise en demeure suite à la décision de justice étant néanmoins formulée de telle sorte que l’opérateur puisse impunément poursuivre l’exploitation de sa centrale, nous avons attaqué l’arrêté préfectoral en cause au tribunal administratif de Marseille ;
- par ailleurs, nous avons saisi le ministère de la transition écologique, la commission de régulation de l’énergie, Enedis, RTE et EDF concernant l’achat, l’acheminement et la revente de l’électricité produite illégalement par Boralex – les échanges avec le ministère et Enedis se poursuivent ;
- nous avions déposé un recours contre le permis de défrichement d’Engie Green sur la forêt de Seygne à Ongles en même temps que notre premier recours sur Cruis, et comme pour Cruis nous avions été déboutés en première instance – mais voilà qu’en appel, comme pour Cruis encore, la justice nous donna raison, événement largement relayé dans les médias ;
- suite à l’arrêt de la cour administrative d’appel, le conseil municipal d’Ongles s’est réuni début février sur la question de la promesse de bail à l’opérateur qui devait opportunément être renouvelée à cette date, ou pas : la décision, que nous avons saluée, fut de se retirer du projet – mais Engie Green a quand même décidé de se pourvoir en cassation, dans une logique qui reste à établir ;
- pendant ce temps les échanges entre notre avocat et le défenseur de QEnergy sur l’affaire de Malaga à Aubignosc (où nous contestons les permis de défrichement et de construction) perdurent, sans qu’une date d’audience ne soit annoncée – plus prudent que Boralex, l’opérateur a cependant choisi d’attendre le dénouement de ce recours pour démarrer les travaux ;
- nous suivons par ailleurs la commune des Omergues depuis quelque temps (notamment dans le cadre du projet du Bon Péou auquel nous nous opposions mais qui a néanmoins été réalisé) et voici que les projets s’y multiplient à l’instigation de la mairie qui semble manquer de transparence, mais que nous avons rencontrée pour (tenter de) faire le tour de la question – les objectifs et les procédures qui nous ont été exposés suscitent nos réserves mais nous attendons que les dossiers d’autorisation soient instruits pour nous prononcer ;
- plus récemment, nous avons commis des articles de fond sur la menace de l’agrivoltaïsme, les questions fondamentales soulevées par l’élaboration de la planification pluriannuelle de l’énergie, et l’effritement de la raison impérative d’intérêt public majeur, car le monde bouge autour de nous : nous l’observons et partageons avec vous nos analyses ;
- nous avons aussi contribué à la consultation publique sur la centrale de biomasse de Gardanne, Leviathan avaleur de forêts que nous réprouvons vigoureusement ;
- et comme chaque année, sur Facebook et sur X (Twitter) nous avons relayé et commenté plusieurs centaines d’informations pertinentes sur nos sujets de vigilance, nous avons mobilisé les médias à plusieurs reprises sur 2024 et 2025, et notre site Web a fait remonter des dizaines de sujets et publié autant d’analyses sur l’actualité EnR nationale et régionale ainsi que sur les projets qui nous cernent.
- Tout cela a été réalisé grâce à votre soutien, qui doit donc être maintenu et même accru pour faire face à la pression grandissante.
Renouveau
C’est une année faste pour nous compte tenu de l’arrivée de trois recrues au conseil d’administration d’Amilure, et donc au bureau collégial de l’association. En attendant de les rencontrer lors de notre AG, nous vous les présentons ici :
- Marie-Amande Coignard a travaillé sur un bateau, en Antarctique, aux Emirats, dans la réserve naturelle des hauts plateaux du Vercors… autant d’endroits où la présence humaine appelle un plan de gestion. Revenue dans la partie habitable de la planète, aux Omergues, elle est confrontée à une gestion désastreuse des ressources et au saccage de la viabilité restante de notre environnement. Bergère, entre autres métiers, elle est sensible à la question de la sauvegarde du pastoralisme, un mode de vie menacé par l’agrivoltaïsme.
- Joël Fagot a découvert la problématique du photovoltaïsme en 2022, lorsqu’il s’est installé avec son épouse dans le petit village de Mallefougasse-Augès qui est la cible de deux grands projets solaires. Il a depuis joué un rôle majeur dans la création et l’animation du collectif citoyen « Préservons Mallefougasse ». Joël est un directeur de recherche au CNRS, toujours en activité, ce qui lui donne un panel de compétences dont Amilure peut profiter.
- Thierry Martin habite Sigonce, retraité après 37 années d’expatriation en freelance sur 4 continents tout en revenant souvent dans le 04 où il s’est installé depuis bientôt 40 ans. Ingénieur spécialisé dans le design et la construction d’unités industrielles et pharmaceutiques, de pipelines et de plateformes gaz onshore et offshore. Très impliqué dans l’optimisation de différents process y compris les traitements de l’eau et des effluents pour TOTAL durant 20 ans. Par son expérience, il apporte un regard technique sur la transition énergétique en général, pour éclairer en particulier les incohérences de la production et gestion européenne de l’électricité.
Quels sont les nouveaux défis ?
Le renouvellement de la PPE est l’occasion de réévaluer la pertinence de la stratégie énergétique nationale et les avis à ce sujet furent nombreux qui convergent presque tous vers une position d’inquiétude prônant la réserve et des objectifs plus modestes. Ce contexte nous pousse aussi à revoir notre doctrine générale.
Nous attendons des nouvelles du Conseil d’Etat pour savoir où en sont les pourvois en cassation de Boralex et d’Engie Green, ce qui risque de nous entraîner dans de nouvelles aventures juridiques dont nous n’avons pas l’expérience – ni, a priori, le budget. Nous vous tiendrons informés de ces évolutions potentielles, comme des audiences concernant Aubignosc que nous attendons toujours.
Mais pourquoi adhérer ?
Parce que notre combat s’intensifie à mesure que les projets menaçants se multiplient, et que nous constituons le principal rempart actif pour faire reculer les assauts industriels contre notre patrimoine naturel et culturel. Nous obtenons des résultats.
Parce qu’il ne suffit pas d’approuver notre cause : notre combat est le vôtre et se nourrit de votre adhésion, à la fois par le nombre des adhérents que nous faisons valoir, et par leurs contributions qui financent nos frais notamment juridiques.
Parce que, pour préserver notre indépendance d’action, nous ne recevons ni ne demandons de subventions.
Parce que le ton monte entre les industriels et les défenseurs de la nature, et nous devons mobiliser des moyens en conséquence. Ce sont les adhérents d’Amilure qui peuvent lui permettre ce déploiement indispensable.
Parce qu’Amilure gère votre soutien de manière transparente. Nous publions nos comptes et, lors de notre assemblée générale, répondons aux questions à ce sujet. Nous ne pratiquons pas l’opacité des cagnottes en ligne multi-usages dont on ne sait rien de l’utilisation.
Parlez-en autour de vous. Mobilisez vos proches.
Venez nous retrouver lors de notre prochaine Assemblée générale ouverte à tous, le 5 juin à 18h, à la médiathèque de Saint-Etienne-les-Orgues. Cette AG sera suivie d’une table ronde réunissant des porte-paroles des différents mouvements de résistance qui fleurissent sur les communes de notre territoire.
Nous pourrons ensuite échanger informellement autour d’un buffet convivial.
La montagne de Lure ne doit pas être sacrifiée.
Association d’intérêt général, Amilure permet de défiscaliser les deux tiers de toute cotisation ou don. Si vous êtes imposable, votre cotisation de 10 € ne vous coûtera au final qu’un peu plus de 3 – donnez 30 € et le fisc vous en rendra 20.
Que pouvez-vous faire d’autre ?
Nous accueillons les bénévoles qui souhaitent partager notre combat. Ecrivez-nous pour proposer vos services, en précisant vos souhaits, vos idées et votre disponibilité. Là aussi nous comptons sur vous.