Photo : le petit paradis de Villesèche, écrin protégé mais loin du regard des Omergois, cible idéale pour l’invasion photovoltaïque
Dans un contexte relativement flou entourant des projets de centrales photovoltaïques et agrivoltaïques au village des Omergues, qui fait partie du périmètre de vigilance d’Amilure, nous avons suivi l’évolution de la situation pendant des mois et nous sommes rapprochés des habitants qui s’interrogent sur ces projets, souhaitant que leur mairie prennent en compte leurs réserves. Ils se sont depuis structurés en créant l’association « Sauvegarde des terres d’Albion et du Jabron ».
Par simple requête d’information, nous avons récemment rencontré des élus du village afin d’en savoir plus mais aussi dans le but de les sensibiliser aux valeurs que nous défendons et de leur rappeler les points de procédure que nous maîtrisons (nos victoires juridiques donnent aujourd’hui un certain poids à la parole d’Amilure).
Il ne nous est pas toujours donné d’échanger avec les parties prenantes des projets EnR avant leur mise en œuvre. Quoi qu’on dise de l’opacité relative du fonctionnement de cette mairie, et quel que soit le résultat de ces tractations, il nous semble que ce type de dialogue en amont est à la fois utile et nécessaire si l’on souhaite canaliser les assauts industriels contre notre patrimoine naturel, en injectant un minimum de bon sens dans le processus. D’autres communes, qui nous refusent la moindre bribe d’information, pourraient s’en inspirer.
La situation est résumée sur la page « Projets multiples aux Omergues ».
Votre article me semble assez contradictoire.
D’un côté vous dîtes que la Mairie des Omergues a un discours plutôt flou autour de ces projets de parcs photovoltaïques, d’autres part vous dîtes que d’autres mairies pourraient s’inspirer de l’ouverture à discussion de cette mairie .
Qu’il est facile pour eux de se montrer ouverts et de laisser passer du temps pour finalement nous laisser peu de temps pour nous opposer à ces projets.
Un PLU est en cours d’élaboration pour permettre ces installations et bientôt, une fois terminé, il nous sera très compliqué de nous y opposer.
Pourtant se PLU va complètement à l’encontre de ce pourquoi il est paraît-il fait.
Il va à l’encontre de la loi climat car les parcs photovoltaïques vont détruire des espaces naturels.
Il va également contre la loi montagne qui prône “zéro artificialisation des sols” dans les espaces naturels, agricoles et forestiers.
Mais voilà nos élus se voient accorder des dérogations.
De plus nos élus se conduisent aujourd’hui comme des monarques tout puissants, comme si le village était ’’leur’’ baronnie et les administrés leurs sujets.
Ils prennent des décisions de façon autoritaire, des décisions qui pourtant engagent l’avenir du village et des générations futures .
L’opposition est peut-être écoutée mais pas entendue, l’opinion manipulée par des promesses très vagues.
Les habitants opposés à ce PLU tel qu’il se présente et aux projets de parcs photovoltaïques, sont en droit d’attendre des justifications détaillées, des réunions censées permettre de débattre ce qui n’est pas le cas .
Merci pour votre commentaire.
La raison pour laquelle nous suivons de près ces projets c’est qu’ils nous semblent néfastes mais il nous faut attendre les dossiers de permis pour le confirmer et définir une stratégie de défense. Nous déplorons aussi le manque de concertation et d’information venant de la mairie, comme nous l’écrivons.
Nous remarquons cependant que, dans des contextes similaires, nous avons rarement pu échanger avec les mairies impliquées. Ici il a quand même été possible de discuter et de faire valoir notre point de vue – sans grand espoir il est vrai. Nous croyons au principe d’intervenir le plus en amont possible dans les projets, au stade des intentions plutôt que des chantiers. L’expérience nous prouve que cette approche peut donner des fruits.
Autrement nous ne pouvons qu’être d’accord avec vos critiques et les griefs que vous soulevez.
Bravo pour avoir su renouer des relations entre les élus et le collectif, et permettant d’ouvrir une perspective de concertation avec la population. C’est ainsi qu’il deviendra possible de trouver ensemble par l’intelligence collective de trouver d’autres solutions de financements.
Bjr, les communes “isolées” recherchent des financements pour leurs infratructures et services. Comment remplacer ces financements lors de refus d’implantation de projets photovoltaïques entraînant un “manque à gagner” certain pour ces communes ? Amilure peut-elle apporter d’autres solutions de financements? Merci
Bonjour Jean Pierre,
La commune des Omergues présente un budget excédentaire, voté au conseil municipal d’avril. Cela est notamment dû au secteur de Villeseche qui rapporte déjà beaucoup à la commune avec, en plus des deux parcs photovoltaïques déjà construits, la location de la forêt pour la chasse, les coupes de bois et plusieurs activités professionnelles.
Par ailleurs, il n’y a pas actuellement de projets en besoin de financement, seulement des idées non budgétisées qui pourraient être discutées en cas d’entrée d’argent. A l’inverse, des plans de financement ont déjà été validés pour des projets à venir. Pas de réelle difficulté financière donc, pour cette commune de 143 habitants.
Enfin, il faut savoir que quand une commune a des entrées d’argent, cela peut conduire à une baisse proportionnelle de la dotation de l’état. Ce n’est pas encore le cas aux Omergues, mais des revenus supplémentaires pourraient conduire à une coupe budgétaire.
Pour finir, la somme annoncée par la mairie comme une rente annuelle semble plutôt correspondre au bouquet de départ, la rente correspondrait alors seulement à un peu plus de la moitié de cette somme.
Si vous regardez autour de vous vous verrez (encore) quantité de communes qui, non seulement ne sont pas équipées de centrales photovoltaïques, mais les refusent. Et pourtant, elles ne sont pas à la rue, ne font pas la manche, et préservent des niveaux de fonctionnement et d’investissement honorables. Voir le rejet d’un projet photovoltaïque comme un manque à gagner est une illusion d’optique qu’entretiennent les opérateurs avec les encouragements de l’Etat. C’est une chimère.
Lisez l’analyse du projet : cette commune dégage plus de 100 000 € d’excédent tous budgets confondus. Elle ne manque pas de moyens. Il ne faut pas confondre besoin et avidité.
Que les subventions accordées aux communes soient en baisse, c’est une triste réalité. Mais ce n’est pas une raison pour en faire supporter les conséquences aux habitants ou à la nature. Les maires sont organisés en associations diverses et au lieu de se contenter de critiquer ces baisses, ils feraient bien de se mettre d’accord pour les combattre. Dans ce cas, ils trouveraient certainement leurs administrés à leur côté. Au niveau national, de l’argent, il y en a : en France, près de 100 milliards l’an dernier partagés entre les divers actionnaires, plus de 400 milliards programmés pour les 5 ans à venir pour la guerre.
Bonjour,
Je ne crois pas que ce soit à Amilure (ou à n’importe quel collectif opposé à la destruction de nos espaces naturels) d’apporter des solutions de financement aux communes.
Je pense qu’il s’agit plutôt d’une bataille collective des élus locaux et des populations, à mener au niveau de l’État, pour récupérer les moyens dont elles ont été dépossédées ces dernières années (et cela ne va pas s’arrêter si on en juge par les projets de budget de nos gouvernements ces derniers mois).
Par exemple, une fiscalité plus juste et redistributive est une piste que jusqu’à présent ces mêmes gouvernements se refusent à discuter.
La consultation honnête et sincère des populations par les communes pourrait aussi faire émerger des solutions auxquelles les élus n’ont pas forcément pensé. Malheureusement, dans la plupart des cas, cette consultation est inexistante, ou bâclée.