Dans le cadre du passage du projet Hibiscus de Mallefougasse au guichet unique EnR 04, géré par la sous-préfecture de Forcalquier, nous avons adressé à la Sous-Préfète une lettre exprimant notre soutien à la population et à la mairie qui cherchent à l’empêcher.
Ce projet faite déjà parti de ceux que nous combattons, comme nous l’écrivions.
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Madame la Sous-Préfète,
Vous connaissez Amilure, l’Association des Amis de la Montagne de Lure, dont l’objet est de veiller à la protection de la montagne de Lure et du plateau d’Albion contre les incursions EnR industrielles qui se feraient sans le minimum de discernement que demandent nos patrimoines naturel et culturel.
Vous savez sans doute que, dans cette logique, nous venons d’obtenir l’annulation en appel du jugement du tribunal administratif de Marseille qui confirmait la légitimité de la dérogation pour destruction de spécimens et habitats d’espèces protégées délivrée par la préfecture à la société Boralex pour sa centrale solaire de Cruis. Ladite dérogation est donc par le fait même annulée et l’opérateur, qui a pris le risque de défricher et construire sans attendre que les recours ne soient purgés, est désormais confronté à l’irrégularité de son installation. Nous rappelons le fait car nous croyons que cette reconnaissance de la justice conforte, s’il le fallait, la légitimité de notre action. (Plusieurs articles sur amilure.org à ce sujet)
Vous savez peut-être aussi qu’Amilure maintient sur tous les projets qui émergent un regard nuancé. Cela nous a notamment conduits à communiquer sur des projets photovoltaïques de Revest-Saint-Martin et Redortiers pour dire que nous les jugions tolérables, eu égard aux différents critères sur lesquels nous fondons notre analyse. Comme prévu, cette prise de position nous a valu des reproches parfois acerbes de la part de certaines organisations militantes du secteur. Nous défendons néanmoins la nécessité de prendre en compte les enjeux de précarité énergétique dans notre raisonnement, et à ce titre de tolérer les projets les moins dommageables, qui restent toutefois très minoritaires dans le flux accéléré de la conjoncture actuelle. (Voir « Etre ou ne pas être combattu par Amilure » sur amilure.org)
Notre doctrine principale reste inchangée : pour la production industrielle privilégier les sites anthropisés, à proximité de la consommation urbaine, et éviter les espaces naturels de nos campagnes. Nous soutenons aussi que la montagne, la nature et le paysage sont des biens communs, et à ce titre les collectivités ne peuvent pas être considérées comme entièrement souveraines dans leurs décisions qui compromettraient ces richesses. Nous sommes donc fondés à combattre les projets destructeurs même s’ils sont soutenus localement par les élus et/ou les citoyens. En revanche ce soutien local nous semble une condition indispensable, entre d’autres, pour l’acceptation d’installations industrielles sur leur territoire.
Madame la Sous-Préfète, vous allez bientôt tenir une séance du guichet unique au sujet du projet de l’opérateur H2air sur Mallefougasse. Ici, la position des citoyens est clairement exprimée : 225 personnes (sur une population de 325) ainsi que la mairie s’y opposent. Nous vous écrivons pour appuyer ces citoyens et leurs élus dans leur résistance au projet en question. Nous les soutiendrons dans leur démarche jusqu’à l’abandon des intentions de l’industriel.