Mise à jour du 16 novembre 2021
Nous avons publié cet article le 6 novembre dernier et souhaitons apporter aujourd’hui quelques précisions, suite notamment aux observations que certains de nos membres ont bien voulu nous communiquer – ce dont nous les remercions.
L’intérêt de l’analyse de M. Gouze, relayée plus bas, est de montrer qu’en l’état actuel, toutes données cumulées, l’implantation de panneaux photovoltaïques n’a pas l’incidence qu’on nous vend sur la décarbonation planétaire.
Il faut cependant faire la part des choses. La technologie photovoltaïque en soi comporte évidemment un coût énergétique de production, dont le délai de compensation varie entre un et trois ans (selon les sources, les technologies et les latitudes d’exploitation). Par contre, les coûts en émissions sont complètement conjoncturels. La fabrication des modules de silicium demande une température extrêmement élevée (la silice se transforme en silicium à 2 000 °C) mais d’où vient l’énergie servant à atteindre ces températures ?
Si, comme aujourd’hui, ces modules sont principalement fabriqués en Chine (les autres éléments des panneaux proviennent de divers pays), le coût en émissions est celui de la production électrique chinoise, qui est très élevé. Et en plus, ce qui n’est pas dit dans l’article en question, c’est qu’il faut encore acheminer cette production industrielle sur des milliers de kilomètres.
Mais si les modules sont produits en Europe ou même en France, le coût en émissions n’est plus le même : il est celui de notre électricité locale (et sans transport important). Sans entrer dans les problématiques de mix énergétique, de dépendance nucléaire, etc. on peut au moins dire que plus nous installerons de panneaux photovoltaïques français, plus notre électricité sera pauvre en émissions, pour fabriquer de nouveaux panneaux à plus faible coût en émissons encore, etc. C’est donc un cercle vertueux qui se met place.
En conclusion, sauf à refuser complètement cette technologie, ce qui ne serait certainement pas raisonnable aujourd’hui, il faut privilégier la filière locale de production de modules de silicium. Si l’Etat cherche à placer notre argent plus judicieusement que dans les poches des opérateurs, il pourrait aider à absorber le surcoût du produit français, notamment en imposant un seuil de bilan carbone plus strict à ces opérateurs, valorisant davantage le local – le secteur frémit d’ailleurs à nouveau.
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Outre son impact territorial faible, une installation photovoltaïque individuelle bien dimensionnée (bon rapport besoin puissance / puissance installée) et exploitée en autoconsommation de manière optimale (peu de surplus renvoyé sur le réseau) a un réel intérêt économique immédiat et surtout sur le long terme puisque son coût d’exploitation va rester fixe tandis que le prix du kW/h va grimper en flèche.
A contrario, la production d’une ferme photovoltaïque industrielle va suivre la même ascension du coût du kW/h, sans parler de son impact territorial objet de nos contestations.
Le patrimoine architectural entre des éoliennes ou des panneaux, pour moi il n’y a pas photo, ce sont des panneaux à usage individuel.
Les panneaux solaires pourraient participer à la constitution de pare-feux forestiers ou autres.