Plat du jour
Amilure a soutenu les démarches de la jeune association STAJA, dans sa lutte contre un assortiment de centrales solaires mitant le territoire du plateau d’Albion. Or, l’un de ces projets s’est arrêté, semblerait-il, de lui-même.

Suite à l’étude environnementale pour l’installation de 20 ha de parc agrivoltaïque (et suite à quelques courriers, pétitions et réunions), les riverains ont reçu une lettre du promoteur annonçant que « les enjeux écologiques sur le site étaient trop importants pour permettre une mise en œuvre » (lettre d’AboEnergy datée du 28 avril, jour du blackout espagnol).
L’abandon de ce projet s’inscrit dans un élan actuel de revirement de positions assez unanime des syndicats agricoles de PACA. Brusquement, les panneaux solaires n’auraient plus leur place dans les champs, hormis quelques éventuelles ombrières pour les plus téméraires, mais seraient généralement relégués aux seules toitures. On se délecte de ce changement. La confédération paysanne qui devait se sentir bien seule dans ses efforts de modération contre un engouement débridé doit désormais constater que tous seraient prêts à chercher un équilibre raisonnable – elle sera présente lors de notre assemblée générale pour en discuter.
Chariot de dessert et cerise sur le gâteau
Qu’est-ce qui a joué ? Ce black-out espagnol ? Une soudaine conscience des enjeux écologiques ? Les empêcheurs de défricher en rond que nous sommes ? Les prix négatifs de l’électricité avec l’ombre menaçante d’une baisse des prix de rachat ?
Rien n’est clair sur ce front. L’agrivoltaïsme c’est un peu l’annonce d’un chariot de dessert pour tout banquet. On ne sait pas bien ce qui sera proposé, à qui, en quelle quantité et dans quel ordre de priorité les convives seront servis. A ce compte-là, il semble en effet prudent de prévoir des contenants de petite surface pour que chacun fasse preuve d’une certaine sobriété, consentie ou non, et que tout le monde ait une chance de voir ses besoins en partie satisfaits.
Les raisons de la modération soudaine du monde agricole restent une question ouverte et l’on sait que les bonnes résolutions sont souvent de courtes durées.
Mais dans ce cas, cerise sur le gâteau, la mairie de Les Omergues clame, elle aussi, sa part de scrupules en annonçant être à l’origine de l’abandon du projet, évoquant des servitudes votées mais non signées.
Dans tous les cas, il reste encore 54 ha de forêt, de landes et de terres labourables dans le viseur photovoltaïque à sauver sur cette commune. Ce n’est pas le moment de regarder ailleurs.
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