La Commission nationale du débat public (CNDP) vient de publier son compte-rendu sur le débat qui s’est tenu récemment sur l’avenir de la zone industrielle du golfe de Fos et de l’étang de Berre.
Bien que ce sujet puisse sembler éloigné des préoccupations d’Amilure, il a des répercussions directes sur le Val de Durance. On pense notamment au projet Hygreen à Villeneuve, qui prévoit l’installation d’un électrolyseur pour produire de l’hydrogène « vert », alimenté en énergie par un parc photovoltaïque. L’hydrogène serait ensuite stocké sur le site de Géosel/Géométhane, entre Manosque et Dauphin, avant d’être acheminé par conduite jusqu’à Fos.
Le débat s’est déroulé au pas de charge. La CNDP a été saisie début décembre 2024, et les discussions ont eu lieu du 2 avril au 13 juillet 2025. Pour justifier cette précipitation, on nous indique que la consultation devait se tenir avant l’automne 2025, en raison de la période de réserve électorale précédant les élections municipales de 2026.
Le compte-rendu du débat – intitulé Fos Berre Provence, un avenir industriel en débat – est maintenant disponible en ligne. Ce document nous révèle l’avis du public sur ces projets.
On y découvre que les projets ont suscité de vives inquiétudes au sujet des impacts environnementaux.
Au premier plan figurent les controverses sur la ligne à très haute tension (THT) aérienne entre Jonquières-Saint-Vincent (Gard) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), critiquée pour ses atteintes à la biodiversité, aux paysages et aux terres agricoles.
L’électrolyseur à hydrogène de Villeneuve n’est pas en reste : le débat souligne l’impact de ce projet sur l’eau (quantité et qualité) et la biodiversité (voir les pages 45 et 46). Ce projet a de plus été jugé d’une puissance surévaluée, exacerbant les débats sur la viabilité du réseau RTE et les risques de saturation.
Le rapport souligne également une inquiétude croissante face à un risque de prolifération incontrôlée de projets dans nos régions :
« On peut imaginer que ce besoin d’énergies vertes certifiées entraîne un certain nombre d’appétits pour faire des parcs photovoltaïques… dans une région qui est déjà aujourd’hui soumise à une pression des aménageurs » (page 46).
Ainsi qu’un sentiment d’exclusion et une demande d’implication accrue des citoyens dans les décisions, comme l’illustre cette citation.
« Alors oui, nous voulons débattre, mais nous voulons que ce débat soit sincère, que ce débat soit utile et qu’il serve non pas à valider ce qui est déjà décidé, mais à construire ce qui est encore possible » (page 91).
Quels seront les effets de cette concertation ? Nous n’en savons rien et devons rester vigilants.
A ce stade, les six porteurs de projets ont l’obligation de rendre compte de leur décision à la suite du débat, au plus tard le 13 décembre 2025.
Nous attendons donc les réponses d’ArcelorMittal Méditerranée, Engie (HyGreen), Géométhane (GéoH2), le GPMM (Fos 3XL), Marcegaglia (Mistral) et NaTran (réseau de transport d’hydrogène en région Sud).
Nous encourageons nos lecteurs à consulter le compte-rendu complet et le bilan du débat, disponibles sur le site de la CNDP.
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