Amilure

Les amis de la montagne de Lure

Conjoncture énergétique

Selon les chiffres du ministère de la Transition énergétique (édition 2021), en 2020 la production nette d’électricité en France s’élève à 510 TWh (térawatt-heure, soit 1 milliard de kWh), en baisse de 6,8 % par rapport à l’année précédente. Cette diminution s’explique en grande partie par le recul de la production nucléaire qui se situe à son niveau le plus bas depuis 1993 (-11,6 %, à 335 TWh). L’électricité d’origine thermique (charbon, gaz de couche, produits pétroliers, gaz naturel, combustion de déchets ou de biomasse) représente 53 TWh. Le solde exportateur des échanges physiques d’électricité diminue de 22,3 % en 2020, pour atteindre 44,8 TWh en 2020.

Depuis 1990, la consommation finale d’électricité, en tenant compte des variations climatiques, a augmenté de près de moitié. Cette croissance, essentiellement imputable au résidentiel-tertiaire, a été continue jusqu’à la crise économique de 2008. La consommation tend à se stabiliser depuis cette date. En 2020, elle diminue toutefois de 3,2 % par rapport à 2019, en raison de la crise sanitaire et économique, pour s’établir à 424 TWh.

Consommation finale d’électricité par secteur et dépense totale correspondante (source).

Dans un contexte aggravé par la guerre en Ukraine et les sanctions envers la Russie, à quoi s’ajoute l’incontournable prise en compte des enjeux relatifs au dérèglement climatique, une stratégie nationale bas carbone (SNBC) s’élabore depuis 2017. Elle accompagne les programmations pluriannuelles de l’énergie (PPE), outils de pilotage de la politique énergétique française, qui ont été créées par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte.

La PPE inscrit la France dans une trajectoire permettant d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et fixe le cap pour toutes les filières énergétiques qui pourront constituer, de manière complémentaire, le mix énergétique français de demain.

Le bouquet énergétique : une stratégie fondée sur l’électricité et la biomasse produites en France

Les Futurs énergétiques 2050 élaborés par RTE (le gestionnaire du Réseau de Transport d’Electricité) s’inscrivent dans le cadre de la stratégie énergie-climat décidée par la France pour atteindre la neutralité carbone, comme on peut le lire dans ce chapitre correspondant à la consommation.

La SNBC retient une trajectoire de consommation d’électricité orientée à la hausse.

Sous l’effet conjugué de cette croissance et de l’impératif de réduction du besoin global d’énergie fossile, la part de l’électricité dans la consommation d’énergie finale va mécaniquement augmenter fortement d’ici 2050.

Un schéma de RTE illustre bien cette dynamique :Une projection envisage la réduction de 40 % de la consommation d’énergie, du fait d’une nécessaire (mais purement hypothétique) amélioration de l’efficacité énergétique. Doit-on croire à cette projection quand on ignore encore l’ensemble des moyens mis en œuvre pour l’atteindre et quand on constate la prudence des décideurs dans l’emploi des termes « sobriété énergétique » ?

La maîtrise foncière, le « graal » des porteurs de projets d’énergies renouvelables

Une recherche effrénée du foncier disponible pour y implanter les énergies renouvelables (EnR) est lancée par les gouvernements actuels.

Tout l’arsenal est déployé pour contraindre, par les lois et les arrêtés préfectoraux, les multiples réticences et oppositions qui s’expriment dans l’ensemble des régions de ce pays.

Pourtant ces oppositions s’appuient sur des arguments solides :

  • protection du patrimoine public et privé,
  • défense des paysages remarquables de la France,
  • préservation de la biodiversité et de la nature en général,
  • rendement médiocre des EnR du fait de l’intermittence,
  • subventions publiques de l’Union européenne, de l’Etat et des Régions (donc des contribuables) aux projets privés portés par d’importantes sociétés résidant souvent à l’étranger.

Néanmoins, partout les prospecteurs démarchent les propriétaires privés ou publics pour acquérir les droits d’utilisation d’un foncier, porteur d’une manne financière juteuse.

L’émergence des projets suscite généralement une levée de boucliers de la part des riverains et aussi des associations de protection de l’environnement – encore faut-il que ces projets apparaissent au grand jour, sachant que les opérateurs et les collectivités impliqués font tout pour en masquer l’avancement.

En dépit des doctrines locales (par exemple les positions du Parc du Luberon) et des recommandations institutionnelles (par exemple le guide de la DDT 04) pour juger de l’acceptabilité des projets, des dérogations ou des enquêtes publiques souvent orientées conduisent à leur validation – dans l’incompréhension et le mécontentement général. Il reste alors aux défenseurs de l’environnement un seul moyen pour faire entendre leurs arguments, le recours au tribunal administratif.

Des pans entiers de zones naturelles et forestières sont ciblés et convoités par les promoteurs de ces projets industriels. Dans ce contexte, les agriculteurs défendent mieux leurs propriétés, à condition d’être convaincus du rôle majeur de leur profession pour subvenir aux besoins alimentaires de leurs concitoyens. Pourtant il leur faut de la détermination pour résister aux appels des gouvernements et des industriels de l’énergie électrique qui lorgnent les hectares dégagés et accessibles pour y installer notamment des éoliennes et des panneaux photovoltaïques.

Ce cas spécifique est développé dans un article dédié.

Economie des EnR : état des lieux

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to top